Consultez l’experte : Une journée dans la vie d’une gestionnaire de projet en localisation
Depuis quelques années, de plus en plus de postes en gestion de projet sont affichés, et il y a fort à parier que cette tendance ne s’essoufflera pas de sitôt. Peu importe l’envergure d’un projet, d’une tâche ou d’un client, l’apport des gestionnaires de projet est considérable.
Le PMI (Project Management Institute) prévoit qu’au cours des cinq prochaines années, la demande va augmenter plus rapidement pour les gestionnaires de projet que pour les postes dans d’autres domaines. On estime que d’ici 2027, les entreprises auront besoin de près de 88 millions de personnes pour assumer des rôles de gestion de projet.
Les gestionnaires de projet qui travaillent dans le domaine de la localisation doivent constamment faire preuve d’excellence. Ce sont les personnes-ressources qui assurent le lien entre le client et l’équipe de traduction tout au long du projet.
OXO a la chance de pouvoir compter sur une équipe de gestion de projet des plus fiables. Nous vous présentons aujourd’hui Na Li, membre émérite de cette équipe. D’origine chinoise, Na vit à Montréal depuis 2011 et elle a obtenu sa maîtrise en linguistique en 2017. Elle travaille chez OXO depuis 2020.
1. Quels sont les principaux aspects du travail de gestionnaire de projet?
En tant que gestionnaire de projet, mes principales responsabilités sont les suivantes :
- Gérer de manière rigoureuse et productive les relations et les communications avec les différents comptes dont je suis responsable afin de maximiser l’efficacité et d’entretenir un lien de confiance harmonieux à long terme
- Communiquer efficacement avec les différentes ressources affectées aux projets pour veiller à ce que leur travail réponde aux exigences du client
- Établir des échéanciers adaptés aux besoins des clients lorsque ceux-ci nous envoient des projets
- Veiller à ce que l’affectation des membres de l’équipe à un projet respecte les critères établis tout en tenant compte des priorités du client
- Gérer les budgets et les dépenses liés aux projets de traduction de manière à ce que ceux-ci soient rentables pour l’entreprise
- Préparer des rapports détaillant les échéanciers et les coûts destinés à un usage interne par la direction et à un usage externe par les clients
2. Selon toi, quelles sont les différences entre le travail des gestionnaires de projet en localisation et celui des gestionnaires de projet qui travaillent dans d’autres secteurs?
- La nature du travail et les responsabilités qui s’y rattachent :
Les gestionnaires de projet en localisation gèrent la traduction et l’adaptation de produits, de services ou de contenu dans différentes langues. Ils travaillent avec diverses parties prenantes pour s’assurer que tout est traduit correctement et prêt à être distribué sur leurs marchés cibles.
- Les compétences linguistiques :
Les gestionnaires de projet en localisation doivent parler deux langues ou plus.
- Le contexte de travail :
Les gestionnaires de projet en localisation travaillent dans un contexte effréné et doivent composer avec des échéanciers serrés. Comme nous travaillons souvent sur plusieurs projets simultanément, nous devons donc pouvoir mener de front plusieurs tâches, bien travailler sous pression et gérer efficacement le stress.
- La clientèle :
Nos clients viennent de partout dans le monde.
- La sensibilité culturelle :
Les gestionnaires de projet en localisation connaissent bien les coutumes et traditions des différentes régions et possèdent l’expérience et les connaissances requises pour s’assurer que les produits sont correctement localisés. En outre, les gestionnaires de projet peuvent offrir des renseignements précieux sur les préférences liées à différentes cultures, ce qui peut être utile à des fins de marketing.
- L’utilisation de la technologie :
La technologie joue un rôle d’une importance croissante dans les projets de localisation, et les gestionnaires de projet doivent savoir comment tirer parti de ces outils pour accélérer le processus de travail.
3. Quel a été le projet le plus complexe que tu as eu à gérer?
En tant que gestionnaire de projet, je dois souvent faire face à des défis et régler divers problèmes. L’un des projets les plus complexes à gérer a été la traduction en 18 langues d’une vidéo marketing pour laquelle nous avons ensuite préparé les voix hors champ et les sous-titres correspondants, le tout dans un délai serré. En raison du décalage horaire, j’ai dû modifier mes heures de travail de manière à pouvoir communiquer avec nos ressources des quatre coins du monde afin que nous puissions tout livrer au client à temps. Heureusement, le client a été extrêmement satisfait, ce qui nous a permis de décrocher plusieurs autres excellents contrats.
4. Qu’est-ce qui te rend heureuse quand tu gères un projet?
Gérer des projets de traduction est un travail très gratifiant. C’est formidable de voir les projets prendre vie. Tout le travail acharné que ce poste représente en vaut largement la peine, ne serait-ce que pour la satisfaction d’avoir stimulé la créativité au sein de notre équipe.
Autrement, les gestionnaires de projet ont souvent la chance d’interagir avec de nouvelles personnes qui viennent de partout dans le monde, étant donné que l’une des exigences du poste consiste à coordonner un vaste réseau multinational et multiculturel. Inévitablement, cela nous permet d’acquérir de nouvelles compétences; par exemple, après un certain temps à faire ce travail, les aptitudes sociales, la gestion du temps et la compréhension culturelle s’améliorent.
5. À ton avis, quel est l’aspect le plus important de ton travail : la traduction, la manipulation des fichiers, la publication assistée par ordinateur, la préparation de devis, la facturation ou les relations avec les clients?
Ce sont tous des éléments cruciaux de la gestion de projet. Si je devais n’en choisir qu’un, je dirais que les relations avec les clients passent avant tout, parce que tous les autres aspects reposent sur ce facteur.
6. Comment fais-tu face aux attentes irréalistes de clients, comme une échéance impossible à respecter ou des limites budgétaires trop strictes?
L’idée est de livrer un projet selon les critères convenus. Il faut assumer la responsabilité de ce qu’on accepte. Pour moi, il est essentiel que mon équipe ne se retrouve pas dans l’eau chaude. Si l’échéance proposée par le client est impossible à respecter, j’essaie de négocier avec lui pour voir si le délai est flexible. Il arrive parfois que plusieurs facteurs aient une incidence sur le calendrier d’un projet. En communiquant avec le client, nous pouvons déterminer quels sont les éléments les plus urgents à l’origine de l’échéance établie, puis nous pouvons faire une analyse en profondeur pour voir s’il est possible de trouver une solution. Par exemple, nous pouvons diviser le projet ou le document en plusieurs parties et avoir recours à plusieurs ressources pour pouvoir proposer des livraisons échelonnées. Avant toute chose, il est toutefois important de consulter les membres de l’équipe et les parties prenantes afin d’avoir une meilleure idée du temps qu’il faudra pour accomplir une tâche en particulier, ou pour examiner et approuver un livrable en particulier.
En cas de contraintes budgétaires, il faut limiter l’utilisation de certaines ressources et mettre en place une structure stricte de gestion des coûts pour éviter les retards et, par conséquent, les coûts trop élevés. Dans un tel cas, nous devons vérifier si nous pouvons trouver une manière de réduire les coûts des ressources ou si le client accepte que nous employions une approche de travail différente à tarif réduit, comme la postédition de la traduction automatique.
7. Les clients du Canada sont-ils très différents de ceux d’ailleurs dans le monde? La gestion est-elle plus facile pour une culture ou un pays en particulier? Et cela s’applique-t-il également aux traducteurs?
Le décalage horaire, la barrière de la langue et les différences culturelles font en sorte que la gestion est plus complexe avec les clients et les traducteurs de l’extérieur du Canada, particulièrement lorsque l’échéancier du projet est très serré. Il est essentiel de comprendre que dans certaines cultures, il y a des jours où personne ne travaille, et qu’il existe des pratiques religieuses qui font en sorte que les gens ne sont pas disponibles à certains moments de la journée, par exemple. Dans certains cas, l’utilisation de ressources vivant dans d’autres pays peut représenter une augmentation des coûts.
Afin de travailler efficacement avec les clients et les traducteurs situés dans différents fuseaux horaires, il faut s’efforcer d’entretenir des relations solides avec ceux-ci, et notamment :
- Savoir quels clients sont dans un endroit où l’heure d’été est utilisée et lesquels ne le sont pas
- Avoir conscience du fuseau horaire de chaque personne au moment d’organiser des réunions
- Connaître les jours fériés nationaux ou locaux des clients et des traducteurs
- Comprendre les différences culturelles