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André Rolemberg
24 février 2025

Le rôle du multilinguisme dans le milieu des affaires à Montréal

Quand on se promène dans les rues de Montréal, il est rare que toutes les personnes qu’on croise parlent la même langue. Les gens s’expriment souvent dans un mélange de français et d’anglais (ou d’un autre dialecte); on entend donc du français, de l’anglais et bien d’autres langues, dont certaines qu’on n’arrive même pas à reconnaître.

Comme je suis né au Brésil, ma langue maternelle est le portugais. Établi à Montréal depuis de nombreuses années, je demeure à ce jour tout aussi fasciné par cette métropole multilingue et multiculturelle que lorsque j’y suis atterri pour la première fois, par une journée enneigée où la température glaciale atteignait les 30 degrés sous zéro. Près de deux décennies plus tard, j’ai constaté que lentement, mais sûrement, de plus en plus de mes compatriotes s’installaient aussi à Montréal, car j’entends de plus en plus de portugais brésilien se mêler à celui des familles lusophones d’origine européenne présentes au Québec depuis deux ou trois générations.

Le nombre de personnes qui immigrent à Montréal ne cesse d’augmenter. Pour observer ce phénomène social, il suffit bien souvent d’une petite marche de 10 minutes (p. ex. pour aller acheter du lait au « dep », comme on appelle communément les fameux dépanneurs montréalais).

Montréal étant l’une des plus grandes villes en Amérique du Nord, dans ce contexte de multiculturalisme et de multilinguisme en hausse, la population québécoise a à cœur (avec raison!) de préserver son héritage francophone et d’en faire la promotion. Et pour contribuer à préserver cet héritage, il ne suffit pas d’apprendre uniquement quelques trucs de base, comme commander un café chez Tim Hortons dans la langue de Molière. Quand vous êtes dans un commerce de la rue Sainte-Catherine (une artère commerciale très fréquentée du centre-ville) et qu’on vous lance le fameux « Bonjour-Hi! » à la caisse, choisir la première option pour le reste de l’échange, c’est le strict minimum.

Mais si vous souhaitez véritablement prospérer sur le marché montréalais, vous devez voir le français comme plus qu’un simple moyen de communiquer. La langue est la porte d’entrée qui vous permet de comprendre l’identité, les valeurs, les convictions et les comportements de toutes les personnes qui vivent dans la plus grande ville du Québec. La prendre au sérieux vous donnera l’occasion de faire croître votre entreprise non seulement sur l’île de Montréal, mais aussi au sein des marchés internationaux : que diriez-vous d’avoir à portée de main des infrastructures et des talents de calibre mondial, en plus de profiter d’un environnement propice à l’innovation?

Une main-d’œuvre venue du monde entier : la mosaïque linguistique de Montréal

Si Montréal est reconnue pour sa diversité linguistique, ce n’est pas seulement à cause du nombre de personnes qui ont le français, l’anglais ou une autre langue comme langue maternelle. Comme bon nombre de gens dans la métropole parlent couramment deux langues ou même plus, le multilinguisme fait carrément partie de leur quotidien. Selon Statistique Canada :

« Parmi les grandes métropoles au pays, Montréal se distingue par les dynamiques linguistiques qui l’animent. Celles-ci sont complexes et diversifiées, d’abord en raison de la présence d’une importante minorité de langue anglaise, mais aussi en raison des taux élevés de plurilinguisme qui caractérisent sa population.

Parmi les travailleurs de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, 80 % étaient au moins bilingues (69 % de bilingues français-anglais) et 28 % étaient au moins trilingues, ce qui représente de loin les proportions les plus élevées parmi les grands centres urbains au Canada. »

Statistique Canada : Langues de travail : coup d’œil sur Montréal

Ce riche paysage linguistique tire son origine de l’histoire de Montréal, qui, en tant que populaire destination d’immigration, a attiré au fil des ans des gens de partout dans le monde. Aujourd’hui, près de 25 % de la population montréalaise parle une langue autre que le français ou l’anglais à la maison. La métropole est donc un milieu d’affaires unique où une compréhension approfondie de la culture est tout aussi précieuse que l’expertise professionnelle.

Cette diversité procure un avantage concurrentiel aux entreprises. En effet, les entreprises montréalaises ont accès à une main-d’œuvre capable de communiquer avec la clientèle, les partenaires et les fournisseurs du monde entier dans leur langue maternelle, ce qui renforce les relations et donne l’occasion à l’entreprise de conquérir de nouveaux marchés. En outre, Montréal peut compter sur une population hautement scolarisée et sur un bassin de talents ayant des liens à l’échelle mondiale, ce qui en fait une ville de choix pour les multinationales qui souhaitent embaucher du personnel multilingue.

Le français, la fierté du Québec

Le multilinguisme a beau être une caractéristique distinctive de Montréal, il coexiste avec l’attachement profond des francophones du Canada envers leur langue. La population du Québec est très fière de son héritage linguistique. Pour elle, le français ne sert pas qu’à communiquer; il fait partie intégrante de l’identité et de la culture québécoise.

Pour préserver et promouvoir l’usage du français dans l’espace public et dans le milieu des affaires, le gouvernement du Québec a mis en place des lois et des politiques visant à assurer sa prédominance. La Charte de la langue française (communément appelée « la loi 101 ») fait du français la langue officielle du travail, du commerce et du gouvernement au Québec. De récentes modifications ont renforcé ces règlements, obligeant les entreprises à accorder au français une nette prédominance dans l’affichage, les interactions avec la clientèle et les communications en milieu de travail.

Il est crucial que les entreprises qui exercent leurs activités à Montréal comprennent et respectent ces exigences linguistiques. Le multilinguisme peut offrir des avantages concurrentiels aux entreprises, mais celles-ci doivent également se conformer aux lois linguistiques pour gagner la confiance du gouvernement et des clientèles locales. Trouver le bon équilibre permet aux entreprises de prospérer tout en respectant la forte identité culturelle et linguistique de la Belle Province.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’en raison de l’emplacement géographique de la province et de son histoire, le gouvernement et la population du Québec sont plus préoccupés par l’anglais que par la plupart des autres langues des communautés immigrantes. La proportion de gens à Montréal dont l’anglais est la langue maternelle n’a pas vraiment augmenté au fil du temps, mais les autorités jugent que c’est l’usage de l’anglais en milieu de travail qui représente le risque le plus important.

Il est tout naturel que les multinationales – ou même les entreprises du reste du Canada qui ont une succursale à Montréal – se tournent vers l’anglais pour les communications destinées à l’ensemble de leur entreprise. Mais à l’intérieur de la province, non seulement l’utilisation du français dans les communications internes devrait être permise, mais elle devrait être encouragée et même prioritaire. Autre point tout aussi important : dans le cadre des processus d’embauche, la maîtrise de l’anglais ne devrait pas figurer parmi les exigences d’un poste à moins que ce soit absolument nécessaire.

Heureusement, ces exigences n’ont pas à représenter un casse-tête pour vous : il existe une foule de ressources, de services-conseils et de spécialistes de la langue pour guider les entreprises qui souhaitent s’établir à Montréal et veiller à ce que le processus se déroule harmonieusement.

Les principales langues au cœur de l’écosystème montréalais des affaires

Si le français et l’anglais occupent une place prépondérante, beaucoup d’autres langues jouent un rôle clé dans l’économie montréalaise.

  • L’espagnol : Compte tenu des liens économiques croissants entre le Canada et l’Amérique latine, la demande de personnel hispanophone est de plus en plus élevée. Il est bénéfique pour les entreprises établies à Montréal de pouvoir employer des gens qui connaissent bien les marchés latino-américains et sont capables de communiquer avec des consommateurs hispanophones, ici comme ailleurs.
  • Le mandarin et le cantonais : Montréal compte une forte communauté chinoise qui contribue aux relations commerciales avec la Chine, l’un des plus importants partenaires commerciaux du Canada. Embaucher des personnes qui parlent le mandarin ou le cantonais peut donc faciliter les relations d’affaires, particulièrement dans les secteurs de la technologie, de l’immobilier et du commerce international.
  • L’arabe : Montréal compte une importante population arabophone, et celle-ci continue de croître. Ces personnes peuvent aider à renforcer les relations d’affaires avec le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Les entreprises qui cherchent à s’engager dans les secteurs du commerce international, de la finance et de l’énergie peuvent tirer parti des talents arabophones pour établir un lien de confiance et développer des réseaux dans ces régions.
  • L’italien, le portugais et le créole : D’autres communautés linguistiques contribuent à la dynamique des affaires internationales à Montréal, favorisant les échanges commerciaux et culturels avec l’Europe, le Brésil et les pays des Antilles.

Un facteur important qui permet à Montréal de se distinguer des autres grandes villes canadiennes est sa mosaïque linguistique et culturelle unique. À Vancouver et à Toronto, en dehors de l’anglais, ce sont les langues d’Asie du Sud-Est qui prédominent. À Montréal, on trouve beaucoup plus de gens originaires d’Europe, d’Afrique, du Moyen-Orient et des pays d’Amérique au sud des États-Unis.

Statistique Canada: Le mandarin est la principale langue tierce parlée de façon prédominante à la maison à Toronto et à Vancouver; à Montréal, c’est l’espagnol et l’arabe

Fait intéressant : les occasions offertes au Québec attirent aussi des francophones d’Europe et d’ailleurs dans le monde, compte tenu de l’avantage évident que leur confère leur langue ainsi que de leurs liens historiques avec la province. Si ces communautés communiquent essentiellement dans la même langue que les gens de Montréal (parfois avec un accent et un vocabulaire quelque peu différents), elles ont leur propre identité culturelle, distincte de celle du Québec. Ces différences peuvent s’avérer utiles pour renforcer les liens avec les pays francophones d’Europe et d’autres continents.

Le multilinguisme comme avantage concurrentiel

Pour les entreprises qui exercent leurs activités à Montréal, non seulement le multilinguisme est souhaitable, mais il est carrément essentiel sur le plan stratégique. Voici quelques avantages que les entreprises peuvent tirer de la diversité linguistique à Montréal.

1. Élargir leur portée sur le marché

Les entreprises qui peuvent compter sur un personnel multilingue peuvent plus facilement conquérir de nouveaux marchés. Qu’elles cherchent à percer le marché latino-américain, chinois ou moyen-oriental, elles auront un solide avantage concurrentiel si elles emploient des gens qui comprennent la langue et les nuances culturelles de ces régions.

2. Améliorer l’expérience client

Dans une ville à la population aussi diversifiée que Montréal, offrir un soutien à la clientèle en plusieurs langues est un atout considérable. Cela améliore la satisfaction et la fidélisation de la clientèle, ce qui aide les marques à renforcer leurs liens avec une diversité de publics.

3. Renforcer les relations commerciales internationales

Un personnel multilingue capable de communiquer avec des partenaires internationaux dans leur langue maternelle représente un immense atout pour les entreprises du secteur de l’importation et de l’exportation, de la logistique et des négociations commerciales internationales. Cela permet d’éviter les malentendus, d’établir des liens de confiance et d’obtenir de meilleurs résultats d’affaires.

  • Et même si on oublie un instant la question de la langue, rappelons que même si la métropole se trouve à plus de 1 000 km de l’océan Atlantique, le Port de Montréal, grâce à ses liaisons directes avec plus de 140 pays, est le deuxième port le plus important au Canada. De nombreuses entreprises ont des contrats avec plusieurs tiers de différents pays. En s’installant à Montréal, les entreprises qui se spécialisent dans la vente de biens sont donc avantageusement situées dans la chaîne d’approvisionnement. Non seulement Montréal donne accès à un bassin de talents capables de communiquer avec des fournisseurs de plusieurs régions du monde, mais ses liens avec les marchés internationaux représentent donc un atout encore plus concret.

4. Localiser les stratégies de marketing et de contenu

Pour les entreprises qui cherchent à susciter l’engagement d’une diversité de publics, la création de contenu multilingue est la solution tout indiquée. Mettre au point des campagnes de marketing, des sites Web et du contenu pour les médias sociaux dans plusieurs langues permet aux entreprises d’interagir avec leurs clients d’une manière plus efficace.

Vu la nature bilingue de Montréal (et du Canada lui-même), le multilinguisme est déjà bien implanté dans le travail quotidien des spécialistes du marketing de contenu qui travaillent dans la métropole. Ces personnes planifient stratégiquement comment attirer l’attention de différents segments de la population dans leur propre région. Pour ce faire, elles prennent toujours soin de faire traduire le contenu, afin de prendre en compte tant les francophones que les anglophones dans leurs plans. Certes, l’ajout d’une troisième ou d’une quatrième langue à leur flux de travail représenterait un défi, mais il en faut plus pour décourager les spécialistes du marketing de Montréal, qui peuvent mettre à profit leur précieuse expertise pour assurer le succès de nouvelles entreprises.

Le rôle des services linguistiques dans la réussite d’une entreprise

Un autre aspect formidable de la main-d’œuvre montréalaise : elle connaît mieux que quiconque tous les sujets dont nous venons de discuter. Les gens de Montréal connaissent parfaitement les exigences de la langue française, leur identité, leurs lois, et même les communautés qui choisissent d’immigrer à Montréal. Par conséquent, il existe déjà une foule d’entreprises et de personnes comptant de nombreuses années d’expérience, qui sont prêtes à vous aider et qui disposent des outils nécessaires pour répondre à tous vos besoins en matière de langue et de contenu.

Autrement dit, nous savons que pour conquérir le marché multilingue de Montréal, il faut savoir communiquer de façon stratégique. Voici quelques services que vous pouvez trouver à Montréal et qui aideront votre entreprise à s’établir, à croître et à réussir ici.

  • Traduction et localisation : L’objectif est de s’assurer que le matériel de marketing, les sites Web et les documents juridiques sont traduits correctement et culturellement adaptés à différents publics.
    • Plus précisément, les services de francisation garantiront également le respect de toutes les lois du Québec ainsi que de tout ce qui est « non négociable » par rapport à l’utilisation du français en milieu de travail.
  • Services d’interprétation : Il s’agit de permettre la communication en temps réel pendant les réunions, les négociations et les interactions avec la clientèle.
  • Stratégie et création de contenu : Il s’agit de créer du contenu multilingue qui trouvera écho auprès de divers marchés cibles.

Conclusion

Le paysage multilingue de Montréal est un atout précieux pour les entreprises qui cherchent à prospérer dans le contexte de la mondialisation. Au-delà du français et de l’anglais, la diversité linguistique de la ville donne accès aux marchés internationaux, améliore les relations avec les clients et favorise l’innovation. Non seulement les entreprises qui adoptent le multilinguisme et l’intègrent à leurs stratégies se retrouveront dans une position enviable à Montréal, mais elles gagneront aussi un avantage concurrentiel à l’échelle mondiale. Dans le monde de plus en plus interconnecté des affaires, la capacité à communiquer dans plusieurs langues n’est pas qu’un simple avantage : c’est une véritable nécessité.

Sur une note purement personnelle, j’ajouterais que le fait de réussir à prononcer correctement le nom des délicieuses spécialités culinaires de différents pays dans la langue de ceux-ci, ça procure un sentiment de réussite incomparable. Je vous conseille fortement de l’essayer pour améliorer votre équilibre travail-vie personnelle. Les entreprises et les gens qui y travaillent ont tout à gagner au pays où l’on trouve les meilleurs croissants et chocolatines en Amérique!

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