Les cinq meilleures perles de l’Office québécois de la langue française
Les 5 meilleures perles de l’Office québécois de la langue française (ou les néologismes qui tardent à s’intégrer à l’usage)
Nous pouvons tous remercier l’Office québécois de la langue française (OQLF) pour son apport remarquable à la terminologie au Québec. Sans l’OQLF, on se servirait probablement de smartphones pour envoyer des emails et uploader du contenu sur des plateformes cloud. Or, pour préserver notre langue, il est préférable d’utiliser des téléphones intelligents pour envoyer des courriels et téléverser du contenu sur des plateformes infonuagiques. C’est grâce aux recommandations – parfois audacieuses – de l’OQLF que des termes comme « téléphone intelligent », « courriel », « téléverser » et « infonuagique » font aujourd’hui partie de notre vocabulaire.
Cela dit, rien n’est parfait en ce bas monde, et l’OQLF ne vise pas toujours dans le mille. Sa banque de fiches terminologiques en ligne, le Grand dictionnaire terminologique (GDT), propose parfois des néologismes insolites pour désigner de nouveaux concepts sociaux ou technologiques, ou des concepts qui n’avaient simplement pas besoin d’être désignés… Tout néologisme est susceptible de choquer à ses débuts, avant de s’implanter dans l’usage, mais certains témoignent d’un niveau de créativité légendaire. Nous nous demandons s’ils seront adoptés un jour, mais d’ici là, ils continueront de nous faire sourire! En guise d’hommage à l’Office et à sa contribution au français québécois, nous vous soumettons un court texte ludique sur les merveilles et dangers de la technologie, qui met en vedette plusieurs perles de l’Office, suivi du palmarès de nos cinq perles préférées.
Prenez garde aux zombies!
Vivement la technologie! Avec un ordiphone sonambule en main, plus besoin de tout noter sur des papillons adhésifs. Fini les idées qui s’envolent! Vous vous passionnez pour l’écriture ou le blogage? Un bon édiciel pourrait vous permettre de rédiger le prochain blouquin ou blivre à succès. Un tapuscrit de génie! Si vous raffolez des mangas et animes, Pinterest pourrait faire sortir le costumadier ou la costumadière en vous. Et si vous avez simplement envie d’une fin de semaine de coconnage, rien ne bat Netflix pour des heures de visionnage boulimique!
Mais la technologie apporte aussi son lot de dangers… Prenez garde aux arroseurs, aux braqueurs informatiques et bien sûr… aux zombies! Et que dire des espions de clavier et autres antiprogrammes conçus pour usurper votre identité. Mais par-dessus tout, si vous utilisez les réseaux sociaux, rappelez-vous ceci : aucun égoportrait lors de votre prochaine beuverie express!
Si un « zombie » vous fait d’abord penser à un film d’horreur, ou si « visionnage boulimique » vous donne la nausée, c’est peut-être parce que ces termes ne sont pas encore entrés dans l’usage. Un organisme de normalisation comme l’OQLF peut uniquement formuler des recommandations; ce sont les locuteurs (ceux qui parlent la langue) qui ont le dernier mot. Voici maintenant le palmarès des cinq néologismes les plus audacieux selon nous!
5) Arroseur. Non, il ne s’agit pas d’un chauffeur qui vous éclabousse alors que vous vous promenez sur le trottoir. Ce terme a été proposé comme équivalent à « spammer », qui désigne une personne envoyant des messages inutiles ou publicitaires en masse. On lui préfère l’équivalent « pourrielleur » au Québec.
4) Sonambule. Impossible de connaître le sens de ce terme sans se référer à la fiche du Grand dictionnaire terminologique. Cette création lexicale obscure désigne tout appareil d’enregistrement portatif.
3) Papillon adhésif. Les fameux petits feuillets jaunes où l’on écrit des notes (« post-it »). L’auriez-vous deviné? Ce terme se taillera-t-il un jour une place dans notre vocabulaire de tous les jours? La majorité des gens préfèrent l’emprunt « post-it », mais nous recommandons l’équivalent « feuillet adhésif » dans les textes soignés.
2) Visionnage boulimique. Ce terme désigne-t-il un nouveau trouble mental? Une tendance à écouter compulsivement des téléromans jusqu’à en vomir? Possiblement les deux. Cette perle nous vient de France et se veut un équivalent de « binge watching », ou visionnement en rafale. Ils sont fous, ces Gaulois!
1) Blouquin/blivre. Le dernier mais non le moindre, ce mot-valise exquis désigne le contenu d’un blogue publié sous forme de livre. Pour le moment, il est difficile de trouver un équivalent répandu pour « blog-book », puisque ce concept est assez nouveau. Nous préférons la traduction « livre-blogue » pour le moment, mais qui sait… D’ici cinq ans, les grandes librairies pourraient inaugurer leur rayon des blivres!
Ces perles de la langue française vous ont plu? Voici maintenant un exercice pour faire ressortir le créateur de néologismes qui dort en vous. Connaissez-vous les « voice-controlled virtual assistants », comme Amazon Echo et Apple HomePod? Ils s’intègrent peu à peu à nos maisons, et certains les accusent d’enregistrer les conversations (alerte au complot! ?). Nous vous invitons à proposer en commentaire un terme français créatif pour désigner cette technologie, en deux mots seulement. Acceptez-vous le défi?